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Le meilleur ami de l'homme

J'ai été un adolescent moche. Oui on l'a presque tous dit, qu'on ait une gueule de cadavre exquis ou de mannequin, mais vous noterez que je parle au passé : si le physique avait dû être un atout pour mon bien-être spirituel, à l'heure actuelle je serais encore en chirurgie esthétique. Outre une acné persistante et contrariée, j'avais un léger embonpoint qui faisait la honte systématique de mon père, des jambes qui refusaient de me pousser au-delà du mètre quarante-cinq, le cheveu gras, le sourire rare, le prototype parfait d'adolescent vaguement crasseux, se rebellant contre le "système" dont il ne connaissait strictement rien entre les quatre murs de son temple…pardon, de sa chambre. Il m'a été demandé de parler un peu de Murakami (le yakuza dont j'ai parlé ici, notamment), je vous remercie pas, vous m'obligez à ressortir ces vieilles photos où j'étalais glorieusement boutons et pellicules avec ce sourire radieux que vous me connaissez encore aujourd'hui. Finalement, c'est pas plus mal que je n'aie jamais foutu les pieds au collège, ça m'aurait probablement pas réconcilié avec le genre humain et encore moins avec ma tronche de surface lunaire.

Et au milieu de cette débauche d'hormones à l'effet dévastateur, il y a ce cliché où nous posons, Jun et moi, côte-à-côte, ce qui permet de constater que ce que j'avais en largeur, lui l'avait en hauteur.

Parce que c'est dans cet état très ingrat décrit plus haut que j'ai fait la rencontre de Jun Murakami. Nous nous étions déjà croisés en nous échangeant des regards méfiants mais la toute première fois que nous nous sommes adressés la parole, il avait déjà seize ans, un sourire "charmant" pour citer ma tante et ma mère et il poussait vite, entouré des gros bras de son père, un vrai coq alors que je faisais figure de poulet de ferme d'élevage. Naturellement, je l'ai détesté instantanément, en plus d'être moche, j'affichais les prémices de ce caractère pourri qui fait mon charme. Alors que j'avais l'impression permanente que mon corps prenait des bains d'huile à mon insu, Murakami commençait déjà à faire baisser les yeux aux femmes plus âgées que lui. Mais, suprême satisfaction, il était clair que j'étais plus puissant en terme de magie et de maîtrise de mes pouvoirs que lui, nos quelques entraînements lui valurent d'assez mémorables dégelées. Nos pères respectifs trouvaient judicieux de nous faire former ensemble, puisque nous n'avions "pas d'amis" et qu'ils caressaient l'espoir de rapprocher nos deux clans.

Franche réussite : Murakami a d'ailleurs gardé d'un de nos "rapprochements" un chouette souvenir, une belle cicatrice sur le dos, à laquelle il a horreur qu'on fasse référence. Jun, si tu me lis, rappelle-toi qu'en combat singulier, je t'éclate sans problème. Ca te donnera à réfléchir…ou ça t'incitera comme d'habitude à ramener l'armée personnelle de papa, c'est pas comme si le courage te caractérisait, pas vrai ma grande ?

***

Jun ne ratait jamais une occasion de me regarder travailler, il observait en silence et je pouvais presque l'entendre noter mentalement chaque fois que je menais un exorcisme à bien – même banal. Surtout banal, en fait : pour des raisons de sécurité, Jun n'était jamais présent lors des affaires plus dangereuses, durant lesquelles je ne faisais qu'assister mon père. Même si ça reste une appréciation personnelle, j'ai toujours eu l'impression que de se faire refouler comme n'importe quel individu lambda le mettait sur les nerfs. Ca réjouissait d'autant plus le sale gosse médisant que j'étais. Aussi, quand Jun m'a affirmé qu'il avait trouvé "quelque chose de bizarre" et m'a proposé qu'on s'en occupe tous les deux, j'ai refusé net.

"En somme, tu te dégonfles."

Jun fumait déjà quand je l'ai rencontré, peut-être même encore plus qu'aujourd'hui; il ponctuait chacune de ses phrases de bouffées de fumée nauséabondes, qu'il aimait particulièrement me cracher à la figure, sachant combien j'abhorrais ça.

"Un exorcisme ça s'improvise pas, Jun. Il faut que j'en parle avec Kaemon-sama."

"Tu te dégonfles, c'est bien ça. Allez, va vite voir ton père, qu'il fasse le boulot à ta place."

"Je l'assiste, je le laisse pas travailler à ma place."

"Ho ? Tu lui tiens son mala et tu lui prépares un café quand c'est terminé ? Et tu gères les photocopies de rapports, aussi ? En cas, mon père cherche une secrétaire, tu feras peut-être l'affaire ?"

Aujourd'hui, il aurait droit à un élégant mais sincère "va te faire foutre", mais à dix-sept ans, sortir une grossièreté était un acte de bravoure que je n'osais pas vraiment tenter – des fois que pas de bol, mon paternel passe dans le coin, quand bien même il était à des dizaines de kilomètres.

Jun me rejeta une nouvelle fois sa fumée au visage et je toussais en m'écartant.

"Selon les exorcismes il vaut mieux deux onmyôji qu'un seul. Arrête avec ça."

"C'est bien pour ça que je te propose ce plan."

Eteignant sa clope, il me passa un bras autour du cou. "Et puis avec moi, tu seras pas l'assistant, Kondo. Je suis pas comme ton père, moi. Je sais de quoi t'es capable."

La réciproque n'était malheureusement pas (encore) vraie, sans quoi je n'aurais JAMAIS accepté. La zone à risques se trouvait près du port, dans la zone des entrepôts où Jun avait repéré un préfabriqué dont émanait une aura curieuse et où il jurait avoir entendu des plaintes. Alors que nous approchions, je tendis l'oreille et perçus effectivement quelque chose qui ressemblait à des gémissements.

"T'as pensé que ça pouvait être du vivant ? C'est peut-être à la police de s'en occuper, non ?"

Jun rigola et cala un peu mieux la batte de baseball qu'il avait emportée ainsi qu'un sac en tissu qu'il gardait noué au poignet.

"Tu me vois appeler les flics, Kondo ? Y'a personne là-dedans, moi et mes gars on a déjà vérifié mais en tout cas, quelque chose nous a fichu dehors. Et j'aimerais savoir quoi, toi tu sauras le faire sortir. Tu as pris tout ton bordel ?"

"Heu…Oui. C'est pour faire quoi la batte ? Tu comptes taper sur un esprit ?"

Le sourire de Jun aurait dû m'alerter…J'ai appris à redouter cette expression doucereuse qui précède presque toujours ses explosions de violence, surtout qu'elles devaient m'être de plus en plus destinées. Mais sur l'instant, seul un léger malaise s'est instillé en moi alors qu'il s'appuyait tranquillement sur la batte.

"C'est pour le rabattage. T'occupe pas Kondo, j'assure tes arrières, procède comme d'habitude, ok ?"

Je sortis mon mala et mes fuda avant d'approcher la porte, que j'effleurais. Rien ne se passa et, enhardi, j'ouvris, pour me retrouver à l'intérieur, où une forte odeur de renfermé, poisseuse et agressive, me fit froncer le nez. Jun avançait derrière moi et referma la porte, nous laissant quelques secondes dans l'obscurité avant d'allumer la lampe d'appoint, posée à même le sol.

"C'est pas franchement mieux." Constatais-je.

"T'as peur du noir, tout d'un coup ? Tu sens quelque chose ?" Demanda-t-il alors en se penchant vers moi.

"A part que tu es trop près, non."

"Bon. Alors on va faire sortir la bête…Tu sais ce que j'ai entendu en interrogeant les employés du port ?

Qu'apparemment un de leur collègues aurait fait des trucs pas très jolis ici…Il était le seul à avoir les clés et ils l'ont vu plusieurs fois entrer avec des sacs, des sacs en mouvement."

"En mouvement ?"

Jun détacha la poche en tissu qu'il portait et vida le contenu sur le sol. Je frémis en voyant qu'il s'agissait d'un chien, qui roula mollement à nos pieds.

"Il…est mort ?"

"Non mais ça va pas tarder. Le premier coup, c'était pour qu'il arrête de me saouler."

"Mais qu'est-ce que tu vas…"

"Recule, ça risque de tacher un peu."

Le premier coup fut si rapide que je n'eus même pas le temps de comprendre ce que Jun faisait : je restai abasourdi en le regardant, les bras pendants, tétanisé par ce que je voyais. Bien sûr, j'avais déjà vu la mort, sous pas mal de ses formes y compris les moins agréables mais c'était ma première "exécution".

Deuxième coup, troisième coup. Le chien était pris de spasmes. Je sentis une violente nausée me nouer l'estomac et tentais d'attraper le bras de Jun.

"Arrête ça !"

"Concentre-toi sur ta part du boulot au lieu de m'emmerder, Kondo. Quand le truc qui est ici va se pointer, il vaudrait mieux que tu sois prêt. On croirait que c'est ton premier cadavre !"

Je grimaçai et lui bloquai le bras.

"J'en ai jamais tué aucun, moi."

Sans se démonter, il fit sauter la batte dans sa main libre et me regarda fixement avec un sourire narquois.

"Ben tu devrais commencer à t'entraîner."

Et il donna un nouveau coup, arrachant à l'animal un jappement qui me fit violemment tressaillir.

"Sur les animaux, par exemple, c'est le plus facile même si ça tient pas longtemps."

Voyant qu'il levait à nouveau la batte, je m'interposai et il me manqua d'un centimètre, j'entendis même le sifflement du bois qui fendait l'air à quelques millimètres de mon oreille, juste avant que Jun ne me saisisse au col.

"Espèce de GROS CON ! J'ai failli t'éclater le crâne !"

Il me balança contre le mur le plus proche et cogna violemment au-dessus de ma tête, si bien que j'eus le réflexe instantané de me recroqueviller.

"T…T'es malade, Jun !"

"Ha ouais ! Mais moins que le type qui s'amusait ici…Moi je lui ai juste réduit la tronche en bouillie, crois-moi, c'est rien comparé aux autres clébards qui sont morts ici. Il paraît que c'est leur esprit qui s'est vengé, t'aurais dû voir l'état dans lequel on a retrouvé le mec. Et si tu fais pas ton boulot comme il faut, je suis pas sûr que tu t'en tires mieux, pigé ?"

Les mains de Jun tremblaient alors qu'il braquait sa batte tachée de sang sur moi et ses yeux étaient écarquillés, je distinguais même la sueur qui luisait sur son front.

"Tu…peux pas me taper dessus."

"Ha tu crois ça ?"

M'empoignant à nouveau, il fit cogner ma tête contre le mur et me souffla à l'oreille.

"Si je te fracasse le crâne, il se passera quoi d'après toi ? Ton père va se mettre en colère ? Mais y'a qu'à toi que ça fait peur, ça , Kondo. Moi j'en ai rien à foutre de ton vieux. Si tu fais pas ce que je te dis, avec ce joujou je peux t'enfoncer les côtes une-à-une, tu comprends, ça ?"

Je déglutis mais soutins son regard, silencieux, plusieurs secondes, jusqu'à ce qu'il vacille…et me lâche finalement.

"Excuse-moi. Excuse-moi, Satoru-kun. Je voulais pas te foutre la trouille…Excuse."

Il avait lâché la batte de base-ball et paraissait soudain hagard, dépassé, fixant tour à tour le chien agonisant, puis moi, qui n'osais plus bouger face à mon "sempaï" littéralement en train de péter les plombs. Finalement, je lui attrapai l'épaule.

"On s'en va. Maintenant."

Jamais je n'aurais osé donner un ordre à quelqu'un de plus âgé, et certainement pas à Murakami mais la peur m'avait donné des ailes et le besoin urgent de sortir d'ici, d'autant que depuis quelques secondes, une présence menaçante commençait à se faire sentir et qu'un tête-à-tête avec elle me tentait encore moins que celui avec Jun. Il se laissa tirer jusqu'à la porte sans protester mais, à mi-chemin, m'arrêta.

"Satoru…"

"J'ai vu. Il faut pas rester là."

Le chien s'était redressé et nous fixait. Finalement, il ouvrit lentement la gueule, puis plus largement, jusqu'à ce qu'une forme rouge en émerge, écumante, prenant forme à quelques centimètres de nous.

C'aurait pu être un chien – un gros chien, certes – s'il n'avait pas eu la chair à vif et les crocs anormalement longs, s'il n'avait pas émané de lui une sorte de lumière étrange et s'il ne se tenait pas quelques centimètres au-dessus du sol.

"Ne bouge pas." Intimais-je à Jun "C'est un inugami, un esprit vengeur canin…"

Qu'il venait de réveiller et d'exciter en tabassant ce pauvre clébard. Sans savoir pourquoi. Juste parce qu'il en avait envie…

Je serrai mon mala dans la paume et récitai mes incantations de purification, fixant sans bouger la créature, qui émit un coassement , faisant rouler sa tête sur le côté comme si elle n'avait plus de cou. Je joignis les mains et m'approchais lentement, avant de tendre l'une d'elle vers lui, millimètre par millimètre, les doigts agités de tremblements incontrôlables.

"Calme…Tout va bien…"

Il fit un mouvement brutal, me faisant reculer, avant de pousser son museau contre ma paume en grondant. Je frissonnais au contact collant de sa chair écorchée mais caressais lentement sa tête. Il parut se calmer, refermant son impressionnante gueule et se couchant au sol. Précautionneusement, je déposais quelques fuda autour de lui, parlant à voix basse. Alors que je m'apprêtais à recommencer les incantations, il y eut un léger bruit derrière moi, comme un raclement, faisant brusquement relever la tête à l'inugami, qui bondit en avant, me percutant violemment.

Jun avait ramassé sa batte et se tenait encore accroupi lorsque l'esprit lui fonça dessus. J'avais roulé au sol, encore sonné par le choc mais eus le réflexe de me redresser rapidement, juste à temps pour voir Murakami tenter de paralyser l'inugami, qui dispersa son sort aussi aisément qu'un nuage de poussière avant de le projeter en arrière.

"JUN !!!"

Vacillant, je tentais de m'avancer vers l'inugami, qui chargeait à nouveau Murakami avant de se tourner vers moi, écumant…Impossible de l'exorciser alors qu'il était dans un tel état de rage et surtout pas sans l'aide de Jun.

S'il y a bien une chose que mon père et maître ne m'a pas appris, c'est le système D. S'il y a bien une chose que les bleus, les beignes et les points de suture m'ont appris, c'est le système D(émerde-toi et vite). Alors que l'inugami paraissait hésiter sur lequel fondre en premier, je notais que Murakami ne bougeait plus, avachi, le visage crispé, les yeux révulsés. Alors que je tournais autour de l'inugami, je marchais sur quelque chose d'oblong…le briquet de Jun. Pour vous, un briquet est juste un élément de la loi de Murphy, introuvable lorsqu'on en a besoin, vide ou trop dur à allumer. Pour un onmyôji, c'est une base permettant d'utiliser l'élément du feu (Oui, parce que se trimballer avec des silex, c'est être peut-être plus proche de la nature mais dans l'urgence c'est être proche au point de vouloir devenir du terreau).

Je risquais surtout de nous brûler vif mais cela me paraissait plus enviable à la perspective de voir nos corps – et nos âmes – déchiquetés par un esprit vengeur. Allumant le briquet, j'enflammais mon fuda avant d'incanter, transformant la flammèche en un long jet orangé qui embrasa l'inugami, dont le hurlement fit vibrer mes tympans. Je reculais sans cesser de réciter mes mantra purificateurs alors que les flammes léchaient les murs et me caressaient le bout du nez, m'obligeant à fermer les yeux pour n'écorcher aucune de mes formules à cause de la trouille. Je reculais autant que possible, esquivant péniblement les mouvements rageurs de la créature jusqu'à ce qu'elle s'immobilise enfin et s'effondre dans un hululement avant de disparaître, emportant avec elle le brasier qui l'avait purifiée. Je m'adossais quelques secondes au mur, contemplant, sonné, le cadavre calciné du chien à mes pieds. J'aurais aimé être fier de mon coup – je n'avais pas foutu le feu au préfabriqué et je ne m'étais pas cramé les doigts au troisième degré, un net progrès, mais j'avais plus urgent à faire.

"Jun ?"

Il ne répondait toujours pas et je dus m'approcher pour voir ce que l'inugami avait masqué jusque-là.

Murakami était tombé sur une caisse emplie de pièces métalliques d'entrepôts et s'était partiellement empalé sur un crochet qui dépassait, s'enfonçant dans son dos, entre ses reins. C'est les secours qui le lui retirèrent, après m'avoir laissé jouir du spectacle pendant les interminables minutes où je les avais attendus, encadrés par deux employés des docks qui étaient entrés dans le préfabriqué, alertés par le bruit.

Moi qui était pétrifié à l'idée de devoir expliquer à mon père ce que j'avais foutu, c'est face à celui de Jun que je me suis retrouvé. Shiki Murakami correspondait à l'idée qu'on se pouvait se faire d'un yakuza de série télé : visage impassible, costume et lunettes noires, qu'il a ôtées avant de me regarder.

"C'était ton idée ?"

Je secouai la tête.

"Celle de Jun, n'est-ce pas ? Tu n'as rien, toi ?"

Rien à part quelques mèches de cheveux roussies et un épuisement consécutif à l'exorciste comme il put le constater rapidement.

"Il va falloir que tu expliques ça à Jun, qu'il ne s'esquinte plus comme ça."

"Non."

Ca peut paraître difficile à croire que le petit thon pétochard que j'étais ait eu le courage de dire non à un chef yakuza mais – je l'ai compris plus tard – je trouvais son fils beaucoup plus flippant que lui. Qui plus est, jamais Shiki Murakami ne se serait permis de lever la main sur moi, c'aurait été une véritable déclaration de guerre envers le clan Kondo.

"Non. Je ne m'entraînerai plus avec Jun. Il…est malade."

Il y eut un silence, durant lesquels les yakuza me fixèrent. Shiki soupira.

"Si tu parles de ses…hmmm…préférences, je lui ai bien dit de te laisser tranq…"

"Je ne parle pas de ça. Il est…Il est complètement fou ! Il a littéralement perdu les pédales, alors qu'on…"

"Tais-toi."

Le ton de Shiki Murakami, feignant jusque-là l'amabilité était brusquement devenu incisif.

"Être le fils des Kondo ne te permet pas tout. Mon fils est trop impulsif, ça ne t'autorise pas à l'insulter. Méfie-toi, Satoru. Tu parles beaucoup. Beaucoup trop."

Il claqua des doigts et fit signe à deux de ces hommes avant de désigner une des voitures, garées près de l'ambulance.

"Ramenez-le chez lui. Il est choqué, il délire."

Alors qu'ils m'emmenaient, le vieux Murakami ne m'a pas quitté des yeux, impénétrable, indéchiffrable.

J'ai reçu quelques jours plus tard une visite de Jun – cloué sur chaise roulante pour quelques semaines. Il avait dégusté, vu la gueule de sa cicatrice. Je m'attendais à me faire incendier sur mon incompétence mais la première chose qu'il m'ait dit c'est :

"Il faut qu'on recommence."

Ton opiniâtreté t'honore, mon vieux. Mais navré, je bosse pas avec les psychopathes, j'en ai bien assez dans ma généalogie comme ça. Et puis c'est pas bon pour mon karma.

Vu la gueule du tien, il est plus à ça près en revanche. Surtout depuis que tu es passé des chiens aux humains.

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Source de l'image : bghull

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