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Formidables...

“Tu n’as pas envie de parler de quelque chose ? N’importe quoi ? Ce que tu veux.”

Je garde la tête baissée. Ayane, avant moi, elle a pas arrêté, j’ai entendu sa voix à travers la porte. Et je l’ai sentie. Elle avait une aura presque rouge, beaucoup de colère, contre elle, contre moi, contre Tetsuo et contre Oncle Satoru.

Elle trouve que c’est de sa faute.

Ce qui est arrivé c’est de sa faute.

Quand elle me l’a dit, je l’ai frappée, je l’ai jetée par terre et j’ai frappée. L’infirmière m’a dit que j’étais choquée mais que j’étais pas la seule et que ça changerait rien…

Non, ça changera rien.

Il est mort.

J’ai rien pu faire, Ayane non plus.

Mais on a sauvé beaucoup de monde, m’a dit l’inspectrice. Et c’est notre métier. Si on avait pas réussi à sceller la tombe sous le gymnase, des dizaines de gens seraient morts, sans doute même plus et il aurait fallu que beaucoup plus d’onmyôji et de magiciens meurent aussi pour empêcher que Tokyo soit touchée.

On a été formidables, m’a dit l’inspectrice et mon oncle serait fier de moi.

Je suis pas fière de moi.

J’ai froid.

Je voulais pas que ça se passe comme ça.

J’ai la poitrine qui pèse tellement lourd que j’ai du mal à respirer et quand je pleure c’est encore pire.

Il est mort.

“Tu vas bientôt retourner à l’école, Shinkin ?”

Le médecin ne me sourit pas mais parle lentement, doucement. Depuis qu’il m’a vue me jeter sur Ayane, il a changé de ton.

Qu’est-ce que ça change ?

On le ramènera pas.

“Tu n’as pas envie de voir tes copines ? Tes copains ?”

Non.

“Qu’est-ce que tu aurais envie de leur dire ?”

Je relève la tête sur le médecin.

“Que je l’ai laissé mourir.”

A SUIVRE...

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Source de l'image : Pauli Carmody

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