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Free Show tomorrow !


Après une semaine de fièvre enterré sous mes couvertures, je ne suis pas trop mécontent d'être capable de supporter la station debout plus de trente secondes. Soit, je n'ai pas l'air très vaillant mais je suis vaguement opérationnel, ce qui me permet donc de traiter un mail...inattendu. Je vous parlais précédemment de l'utilisation que font certains de mon adresse électronique en me confiant des missions ô combien prestigieuses et le genre de réponse qu'ils sont en droit d'attendre quand ils confondent un onmyôji avec une diéteticienne ou un chiropracteur feng-shui. Et j'étais à peu près convaincu que le fameux mail reçu pendant que mes sinus tentaient de me faire la peau était dans la même veine : pas d'expéditeur, pas de titre, pas de signature, juste un mot. Venez. J'aurais été effectivement chiropracteur-shaman, ça n'aurait pu être qu'un canular, un mail envoyé par erreur, un éventuel bug informatique. Dans la boîte mail d'un onmyôji, en revanche...Mais avec 39°c sous le front, j'avoue n'avoir pas réfléchi plus loin et tenté d'expédier le mail à sa juste place, la poubelle. Et c'est là que j'ai eu...comment dire...un petit problème. Trois fois rien. Pour vous décrire la sensation, je dirais qu'un camion plein jusqu'à la gueule de nytro venait de connaître une collision malencontreuse avec les restes de mon cerveau. Avec son, lumière, douleur et place au premier rang. Mais sans jolie ouvreuse ni pop-corn. Réveil le nez sur ma moquette, les muscles raides et douloureux, les orbites brûlantes, une espèce de bourdonnement insupportable dans les oreilles. J'ai dû rester inconscient entre une et deux heures, recroquevillé au bas de ma chaise. En me relevant j'ai eu le relatif déplaisir de trouver du sang sur ma moquette, provenant vraisemblablement de mes oreilles et mes yeux (c'était bien les deux seules parties de mon faciès qui ne dégoulinaient pas la semaine dernière). Même malade, j'ai compris que mon rhume ne venait pas de muer en maladie tropicale mortelle - les seules plantes vertes que je côtoie sont celles des ministères, nettoyées à l'eau de javel. J'ai donc opté pour l'option la plus raisonnable : débrancher l'ordinateur et retourner me coucher, considérant que la moquette tachée, mon cerveau endommagé et ce fameux mail caractériel attendraient bien quelques jours. Et ce matin, rebelote : deuxième mail, même acabit avec un second mot cette fois. Venez demain. Sans être un informaticien chevronné, il me semble qu'un virus peut provoquer un black-out chez la machine, plus rarement chez l'utilisateur (pas de sang dans le lecteur CD ou dans l'alimentation, j'ai vérifié). Vous vous dites sûrement que quelqu'un capable de mettre K.O un maître de la magie taoïste avec un bête amas de pixel, vous iriez pas à sa rencontre, surtout quand le rendez-vous est proposé de cette manière, hein ? Primo, ma bronchiolo-rhume-pharyngite l'a largement aidé. Secundo j'ai horreur qu'on me donne des ordres et qu'on me tape dessus quand je ne veux pas m'exécuter. Mais vraiment horreur. Ça me défrise et me rend agressif. Un maître onmyôji ne pratique jamais la violence gratuite, cependant. Et ça tombe bien, dans ce cas précis, j'ai pas attaqué le premier, j'ai donc le droit de passer à la riposte barbare. Non sans avoir crée un petit kekkaï autour de moi histoire de ne pas continuer à me répandre sur la moquette, j'ai répondu au mail, dans le même style épuré et synthétique, à savoir : Où ? Avant même que je n'ai eu le temps de cliquer sur "envoyer", la réponse me parvenait sous la forme d'une adresse, que j'ai reconnu comme étant celle du palais de justice de Tokyo. Parfait. Je me suis abstenu sur un "pourquoi" à l'adresse de mon correspondant. J'aime bien aller voir les choses par moi-même, c'est mon côté fouille-merde, le seul aspect de mon caractère pleinement satisfait par mon travail. J'y serais, donc. Et le petit malin qui a confondu ma boîte crânienne avec une conserve à intérêt à avoir un motif sérieux pour me faire venir. Une bagarre onmyô sur le parvis du palais de justice ce sera "classe" (en plus d'être discret).

En tout cas je lui garantis du spectacle.

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