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Petite histoire de réputation...

Je l'avais presque oublié. Je parle de cette saloperie de check-up médical de mes...(un maître ne jure pas. Un maître ne jure pas. Un maître ne jure pas.) Comme je suis "précieux" pour le Japon, on me contraint à une visite médicale semestrielle, pour s'assurer que je ne suis pas en train de développer un petit cancer, que je n'essaie pas de me suicider en douce et que je n'ai pas tendance à prendre de l'adoucissant pour de l'eau minérale. En temps normal, cette idée me fait plonger dans des abîmes d'ennui car je perds pratiquement une journée en pléthore d'examens médicaux. Une journée à écouter le discours condescendant de mon médecin de famille qui se sent obligé de combler "l'absence du père", surtout. "Vous devriez surveiller votre alimentation, Kondo-kun" (De QUEL droit il se permet de me parler de manière aussi familière ? Par ce qu'il m'a toujours vu en caleçon ???) "Avez-vous baissé votre consommation de caféine comme je vous l'ai conseillé la dernière fois ?" "Vous devez prendre le temps pour une vraie nuit de sommeil. Huit heures minimum, pourquoi croyez-vous être fatigué ?" "Vous êtes en légère anémie. Rien d'alarmant, le bilan sanguin est bon...Vous mangez correctement ? Non, n'est-ce pas ?" "Kondo-kun, cessez de lever les yeux au ciel quand je vous parle, je suis là pour votre bien." Et il ne comprend pas que me laisser dans des locaux qui sentent la javel, me nourrir avec une biscotte et un thé (sans sucre) et m'infantiliser à ce point puisse me rendre désagréable. A vrai dire, à vingt ans passés, j'ai un peu de mal à digérer qu'un type en blouse blanche me flique sur mon alimentation, la position dans laquelle je dors et se permette des petites allusions du style : "Vous n'avez toujours personne ? Vous savez, au plus tôt vous vous y prenez..."

Je vois le tableau : rentrer tranquillement le soir chez moi pour y retrouver ma femme et ma portée de petits onmyôji, qui me demanderont qui j'ai vu se faire trucider aujourd'hui.

La dernière fois, je me suis tiré au beau milieu d'un examen. Trop marre. Et je lui ai lâché dans la gueule que s'il voulait jouer le rôle du père-de-sale-gosse, il avait ce qu'il fallait pour se reproduire. Nous nous sommes quittés sur cette petite phrase fraîche et spontanée et j'ai secrètement espéré qu'il balancerait mon dossier à la corbeille. Loupé. Seulement... Seulement aujourd'hui quand je suis arrivé dans le cabinet, il y avait une jeune femme à sa place. Qui me dit qu'elle le remplace car il la forme. Et qui est devenue toute blanche en entendant mon nom, après avoir consulté les fiches qu'il lui avait laissée. Ha ha ha.

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Source de l'image : ebarney

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