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Pour cent balles, t'as plus rien

Voler c’est mal.

Non, non, je vous remercie, je n’ai pas dérapé sur un lieu commun, c’est très aimable de vous en soucier mais j’osais seulement une petite introduction fraîche et un rien engagée pour l’anecdote de…

C’est pourri.

Ok.

Vous êtes chiants. J’essayais d’être un peu élégant mais puisque vous le demandez...

Aller vous servir dans les affaires d’une tierce personne n’est pas seulement moralement répréhensible - par morale j’entends ce truc que tout le monde prétend avoir et dont personne n’a officieusement rien à foutre. Cela vous assure aussi un aller direct dans l’enfer des voleurs à votre mort, lieu hype où l’on pratique la fondue japonaise à longueur de journée. Avec vous dans le rôle du truc qui fond. De manière plus immédiate, si vous vous faites gauler, ce sera fouille en règle pour vous et les vigiles/autorités japonaises comme ailleurs sont minutieuses, perfectionnistes et rarement sexy quand elles vous font baisser votre pantalon.

Voyons : référence folklorique ok, constat désabusé sur le genre humain ok, allusion vaguement sexuelle ok.

Maintenant que le cahier des charges est rempli, on peut passer à l’anecdote.

***

Lorsque je suis appelé dans les milieux un peu huppés des grandes entreprises, j’ai toujours la sensation désagréable d’être le doigt crasseux qui laisse une trace sur un mur impeccable. Tout le monde vous sourit, tout le monde est poli avec vous mais leurs yeux, leur voix vous hurlent “clochard, pauvre type, prolétaire”, etc…Comme si vous rentriez dans une boîte de nuit vêtu d’un caleçon troué qui dépasse de votre jean en soldes.

Et je sais que cette sensation persiste quand bien même on fait des efforts - vêtements neufs, chaussures impeccables, coiffure nette…

Donc je ne fais aucun effort.

Quitte à paraître décalé, autant pas me faire du mal en prime.

“Shigeki-san vous attendait. Désirez-vous un café ?”

J’ai deux yeux qui me paralysent, enfoncés dans les miens. Non, pas ceux d’un yôkai, non pas ceux d’un quelconque esprit sordide qu’on a trucidé de manière dégueulasse. Deux yeux noirs et un sourire beau à pleurer dessous. La secrétaire de “Shigeki-san”, très droite dans son tailleur, me fait asseoir ou plus exactement me propose de m’asseoir, ce qui provoque une exécution immédiate chez moi. Finalement, j’aurais dû faire un effort.

“Kondo-san ? Est-ce que vous souhaitez quelque chose ?”

Des neurones supplémentaires ? Du vocabulaire ? Une capacité sociale qui ne me me rende pas vulgaire et mesquin dès que j’ouvre la bouche ? Quand je pense à mes homologues dans les mangas, je me dis que si je ressemblais à ça ne fut-ce qu’à 10%, je pourrais sans doute placer la bonne phrase. Là, je risque surtout une claque. Tant pis. Je lui souris.

“Un café. Ce sera très bien. Merci.”

Et je prie pour que mes yeux ne me trahissent pas, on est déjà assez mal à l’aise tous les deux. Il me manque sérieusement des cours d’approche sur sujet féminin, je crois. Soupirant, je m’adosse à mon siège...autant prendre un magazine pour donner le change.

Finance.

Management.

Rien que dans les publicités, je ne comprends pas un mot sur trois. Bon, on oublie la lecture-contenance.

“Voilà. Du sucre ?”

Je rêve ou elle me dévisage ? C’était rapide mais elle m’a détaillé . Ok, on a visiblement pas la même retenue, bien que je doute qu’elle le fasse pour les mêmes raisons que moi. Pour peu que la commission lui ait parlé du “Maître” et du “Protecteur ésotérique du territoire”, elle doit essayer de comprendre l’erreur de casting que je suis. Le téléphone sonne et elle pose la tasse devant moi avant de décrocher.

“Shigeki-san ? Oui, il est arrivé. Je le fais entrer. Kondo-san ? Je vous en prie…”

Ouvrant les doubles portes au fond de la pièce, elle me fait signe. Lorsque je passe devant elle avec un sourire mal assuré, elle me demande :

“Vous allez trouver un fantôme, vous croyez ?”

“J’en ai toujours deux qui m’accompagnent. Celui de ma dignité et celui de ma foi dans le genre humain. J’ai beaucoup de mal à faire le deuil des deux.”

Satoru, putain.

Ta grande gueule. Ferme-la un peu, pour une fois. Tu viens de flinguer ton peu de crédibilité face à cette petite poupée en tailleur, qui dois te voir comme un chat de salon contemple le bâtard miteux en train de fouiller les poubelles de son maître. Je m’avance sans oser la regarder mais l’entends...rire ?

“Venez me voir pour vos honoraires, Kondo-san. Ho et j’oubliais...”

Elle me glisse ma tasse de café entre les mains et referme la porte derrière moi. Heureusement que je ne souris presque jamais, j’aurais probablement l’air niais à cette seconde. Saloperies d’hormones, c’est pourtant pas faute de les avoir patiemment réduites au silence pendant des années.

Le bureau ressemble à celui de Gekkô, à celui de n’importe quel ponte d’entreprise en fait. Grand. Vide. Prétentieux et sans personnalité, meublé par quelqu’un d’autre comme une vitrine de ce qu’on est pas. Je note la plante verte. La table en verre et les sièges en cuir à droite. Les dessins d’enfants sur le mur du fond. Le joujou design sur le bureau. L’ordinateur stratégiquement placé écran face au mur. Le sous-main en cuir dans lequel aucun document n’est glissé.

Une vitrine du vide, du creux.

Que j’aime mon bordel…

Shigeki se lève de son siège - où je veux bien parier qu’il ne s’est assis que pour mon arrivée, étant donné que l’ordinateur est éteint et le bureau vide.

“Shigeki Miyu. Enchanté.”

“Satoru Kondo.”

Sa poigne est molle, fuyante. Je presse ses doigts un peu plus fort et le regarde frémir. Ce genre de type ne fait appel à mon genre de type que dans deux cas : par snobisme pour le décorum ou parce qu’ils sont dans une merde noire contre laquelle pouvoir et fric ne peuvent rien. Et à en juger par son expression, c’est la deuxième option qui prévaut. Il s’est épongé mais je vois la sueur qui fait luire son front.

“Asseyez-vous.”

Je me suis installé dans un des sièges avant d’y avoir été invité et croise les jambes, puis les mains autour de mon café, en le dévisageant. Je ne sais pas gérer les jolies secrétaires, je n’ai aucun problème en revanche pour les types qui exercent le pouvoir et j’ai un spécimen de concours en face de moi.

“Je serai bref, Kondo-san. Je suis conscient que ma demande un peu pressante a très probablement bousculé votre planning.”

“Pas dans la mesure où je n’en ai aucun mais j’espère que personne n’est en train de mourir à l’autre bout de Tokyo parce que je suis ici.”

“Hem...Haha...On m’avait prévenu de votre sens de l’humour…”

“Ce n’était pas de l’humour.”

Haaaa, je retrouve mes marques, enfin. Dommage que mon talent pour démolir consciencieusement les apparences des autres ne marche que sur les gros cons suffisants comme Shigeki.

“Bref. Je vous ai appelé pour ceci.”

D’une main, il déboutonne avec précaution la manche de sa chemise et la roule jusque sur son coude en grimaçant, me révélant tout son avant-bras : il est couvert d’yeux. Dépourvus de paupières, ils se braquent tous sur moi. Leur taille est variable, allant de la longueur d’une phalange à pratiquement dix centimètres, ils sont profondément enfoncés dans l’épiderme.

“J’ai la même chose sur l’autre bras et cela monte jusqu’à l’épaule. Ils ont commencé à apparaître il y a quarante-huit heures. J’ai immédiatement fait appel à la commission.”

“Il y a quarante huit heures...Vous vous souvenez de quelque chose de particulier peu avant que ça arrive ?”

Mon regard se pose sur le bloc de cartes de visite : papier épais, en relief, où le nom de la société se détache en lettres boursouflés. Au moins, le café est pas mal. Je le sirote en écoutant Shigeki.

“J’ai eu une réunion avec ma hiérarchie pour une revalorisation de ma rétribution…”

Silence. Je dois avoir l’œil légèrement torve car il précise avec un sourire d’une condescendance à peine voilée :

“J’ai eu une promotion.”

Si j’étais toi, connard, je me foutrais pas du type venu te sortir de ta fange. Ta morgue bat la mienne et celle de Gekkô à plate couture.

“Grâce à vos excellents résultats, je présume ? Vous bossez dans quoi exactement ?”

“Pour faire court : les cosmétiques.”

“Je vous demande votre fonction, Shigeki-san, pas ce que vous vendez, je ne suis pas consommateur.”

“Je l’avais compris.”

“Maniez l’humour avec parcimonie, c’est un conseil. Je ne suis pas consommateur non plus mais vendeur. Âprement.”

Et tu commences à me courir sérieusement sur le haricot, mon chaton.

“Je suis dans les ressources humaines. Lorsque je suis sorti de réunion, j’ai senti quelque chose d’étrange dans mon bras, comme une douleur et en retirant ma chemise, j’avais déjà trois de ces...choses qui avaient fait leur apparition.”

Un directeur des ressources humaines qui présente des symptômes de Todomeki...Tiens donc. Je me lève avec un petit sourire en reposant ma tasse sur le bureau.

“Permettez. J’aime bien être debout quand je parle. Question d’effet. Dans mon boulot, on a un petit côté un peu “Show biz”, même si chez moi ça tient plus du cirque de quartier que du festival de cinéma. Laissez-moi faire une supposition...Disons...que vous avez réduit les coûts de l’entreprise ? Et quand je dis “coûts”, je veux dire le genre de coût qui a deux jambes, deux bras et besoin d’un salaire ?”

Il continue à sourire.

“Kondo-san. Je peux concevoir que d’un point de vue extérieur, le fonctionnement d’une entreprise de cette taille puisse paraître injuste mais comprenez…”

“Je n’ai pas demandé à comprendre, je m’en fous. Là, je vous explique ce qui provoque l’apparition de mirettes sur vos bras, mirettes qui vont continuer à se répandre si on ne fait rien. Et je peux vous dire que vous en aurez absolument partout. Et qu’une fois que ce sera le cas…”

Je pose les mains à plat sur son bureau et lui souffle.

“Vous ne serez plus un humain mais un yôkai. Et je devrai très probablement vous éliminer.”

Shigeki a perdu son sourire et je me remets à marcher dans la pièce, sans le quitter des yeux.

“Oh, d’un point de vue extérieur ça peut vous sembler injuste mais je suis comme vous : un salarié qui remplit ses objectifs. Pour le bien de tous. Juste un peu plus pour ceux qui payent que les autres, on va pas se mentir, hein. Enfin, je m’égare. Vous souffrez d’une manifestation de type “Todomeki”. Vous vous transformez en “Démon aux cents yeux”.”

Shigeki s’est tourné pour me suivre du regard. Il n’est pas réellement décomposé mais le masque a clairement du mal à tenir.

“Je ne vous suis plus, Kondo-san.”

“C’est normal. Je serais tout aussi paumé si vous me parliez de management. Permettez ?”

J’attrape un stylo et tourne le chevalet de conférence vers Shigeki avant d’inscrire “Todomeki” dessus.

“Je ne saurais pas vous dire exactement le nom de la première victime de cette transformation mais je peux vous dire que c’était une fille d’une quelconque province paumée, dont le nom change à chaque version. Elle était née avec une malformation assez étrange.”

Je tapote mon poignet.

“Elle avait les bras exceptionnellement longs. À l’époque, autant dire que c’était pas vraiment le passeport pour une vie heureuse et un avenir radieux….Remarquez, pas plus qu’aujourd’hui. Bref, cette fille avait trouvé une manière d’exploiter sa difformité : elle volait. Sans avoir besoin d’être trop proche de ses victimes, elle pouvait leur faire les poches en toute impunité. Jamais personne ne parvint à la prendre...Du moins personne d’humain. Car voyez-vous, Shigeki-san, le monde des esprits n’est pas si mal foutu et lorsque la somme des rancœurs grossit, il peut arriver qu’il délivre le contrecoup.”

Rebouchant le stylo et le balançant dans le chevalet, je reviens vers le bureau.

“L’or qu’elle avait dérobé, chargé de colère et de ressentiment, l’a maudite et des yeux se sont mis à apparaître sur tout son corps, jusqu’à ce que la malédiction la consume et la transforme en yôkai, le “Todomeki”, condamné à demander l’aumône à tous les voyageurs et contraint de montrer son apparence monstrueuse à ceux qui acceptaient de donner.”

Je me rassois et pose négligemment les pieds sur le bureau, repoussant le porte-cartes.

“Pour faire court - vous semblez y tenir - la malédiction du todomeki frappe ceux qui gagnent un argent qu’ils ne méritent pas. C’est subtil mais je pense que vous saisissez l’allusion, réfléchissez bien…”

“Je vois. Mais je n’ai pas de problème avec ma promotion et…”

C’est mignon. Il croit que je lui parle de sa conscience.

“...je constate que vous êtes coutumier de ce genre de manifestation paranormale et que vous devriez pouvoir en venir à bout. Si nous pouvions discuter du prix...Quelque chose vous amuse ?”

Amuser, ce n’est même plus le mot, je me marre ouvertement sur le fauteuil en jouant avec mon mala. Je me relève brusquement avant d’ouvrir ma sacoche pour sortir mes fuda et de contourner le bureau.

“Tendez votre bras.”

Je plaque un fuda sur l’un des yeux, le plus gros, le recouvrant totalement et sentant le globe bouger sous mes doigts.

“Vous pouvez procéder tout de suite ? Mais nous n’avons pas parlé du coût...”

“Taisez-vous, j’ai besoin de me concentrer. Om Namida bi...Om Namida bi…”

Sans surprise, le fuda émet une sorte de sifflement et semble fusionner avec la peau de Shigeki, qui se met à hurler de douleur et tente de l’arracher. Je repousse sa main et continue mes invocations, ignorant ses cris.

“Arrêtez !!! Ça brûle !!! Ça brûle !!!!!”

Enfin, le fuda disparaît totalement dans sa peau, laissant à la place de l’oeil une cicatrice boursouflée marquée d’un sceau magique, comme une sorte d’excroissance évoquant vaguement un signe de sanskrit. Une odeur de chair roussie me monte au nez et je recule pour m’ébrouer, légèrement engourdi après mon invocation.

“Que...Qu’avez-vous fait ???”

“J’ai traité. Il n’y aura plus d’œil à cet endroit-là. Par contre, je reconnais que c’est pas top discrétion, j’espère que vous ne vous mettez jamais en chemisette. Bon. Plus que 99. J’attaque par quoi ?”

Me voyant sortir un autre fuda, Shigeki recule aussitôt et sa main se pose machinalement sur son coupe-papier. Tiens, il craque, ça aura été plus long que je ne le pensais.

“Je ne paye pas pour ça.”

“Faudrait savoir. Enfin au moins, vous allez me croire sur parole si je vous dis que je ne peux rien faire pour vous...à part vous couvrir de cicatrices en scellant chaque œil qui apparaîtra...et que ça n’est en rien une garantie d’empêcher votre transformation. Remarquez, vous deviendriez peut-être un nouveau type de yôkai. On peut trouver le nom ensemble, si vous voulez ?”, je m’enquiers en retournant vers le chevalet pour reprendre le stylo. “Qu’est-ce que vous dites de “Démon aux cent brûlures” ? Ça sonne pas mal…”

“Que dois-je faire pour empêcher ça ? C’est votre travail de m’aider, oui ou non ?”

Shigeki ne sourit plus, le masque est tombé. De l’entrepreneur policé, il ne reste plus rien, plus que le visage tordu d’un homme terrifié qui mesure enfin que je ne suis pas un simple rigolo venu gesticuler et qu’il n’a pas une bête poussée d’eczéma. Je fais tourner le stylo entre mes doigts.

“Supprimer la cause. C’est votre promotion qui provoque cette transformation. Refusez-la et tout rentrera dans l’ordre. Vous voyez, c’est ça qui est bien avec le monde des esprits : la solution est toujours assez basique. Elle pique un peu mais a le mérite d’être facilement compréhensible.”

Je lui souris et pose un doigt sur ma paupière fermée.

“Ces yeux, ce sont ceux que vous flouez. C’est la marque de l’injustice qui frappe ceux que la société ne peut pas coincer. Encore une fois, je ne juge pas. J’affirme. Vous vouliez un diagnostic, vous l’avez.”

Laissant retomber le feutre, je vais récupérer ma sacoche et la passe sur mon épaule.

“Essayez l’honnêteté, je ne connais aucun autre remède. Et je vous souhaite bon courage, moi je n’ai jamais réussi. Pourtant comme vous voyez, je n’ai que deux yeux. Mais bon, j’ai pas piqué autant, il faut dire. Et puis je le paye autrement.”

Joignant les pieds et tendant les bras devant moi, je m’incline en lui présentant ma carte de visite

.

“Le clan Kondo espère que vous êtes satisfait de notre expertise et vous invite à nous joindre en cas de problème...mais si problème il y a, je le saurai tôt ou tard…”

Je relève la tête et glisse le pouce sur ma gorge.

“La suite, vous la connaissez. Bonne journée, Shigeki-san.”

***

“Alors, ce fantôme ?”

Après la politesse adipeuse et méprisante de Shigeki, retrouver les yeux et le sourire de sa secrétaire en sortant de son bureau a un effet presque galvanisant. Je m’accoude au bureau.

“Je pense qu’il a son compte mais votre patron me semble un rien fatigué, attendez-vous à quelques jours difficiles…”

Elle ouvre un tiroir et pose devant moi une facture-type.

“Voilà. Vous avez vu avec Shigeki-san pour votre tarif ?”

“Absolument. Permettez, je dois vérifier tout de même ma grille d’honoraire…”

Sortant mon portable, je me connecte au site de ma banque et fais la moue lorsque l’écran se couvre d’annotations en rouge vif. Je gère définitivement le fric comme je gère les filles. C’est à dire pas du tout.

“...et je vois qu’il est dix-neuf heures passés, tarif de nuit, donc.” J’ajoute avec le sourire en m’armant du stylo. La secrétaire paraît hésiter.

“Vous êtes certain que Shigeki-san….”

“Croyez-moi, il sera beaucoup plus détendu question dépenses prochainement. Ça ne m’étonnerait pas que vous ayez une augmentation, tiens.”

Je mets un coup de hanko en bas du document et le lui tends. Elle ne bronche pas mais je lis dans ses yeux qu’elle sifflote intérieurement en voyant la somme.

“J’ai le monopole, c’est pour ça. Bon...je vous laisse…”

Pas envie de partir mais je sais que je vais dire une connerie si je persiste...Et puis j’ai plus l’âge d’être naïf. Cette petite nana a le sourire pour faire ramper à ses pieds des types comme Shigeki. Faisant demi-tour, je vais vers la porte et elle me devance.

“Je vous raccompagne.”

Lorsque nous sommes devant l’ascenseur, elle me considère encore.

“En fait, vous…”

“...ne ressemblez pas à l’idée qu’on se fait d’un exorciste. Je sais. J’ai une famille recomposée et compliquée, c’est pour ça. On vous a dit que j’étais l’élite spirituelle du Japon ou je ne sais quelle ânerie dans ce goût-là. Désolé pour la publicité mensongère.”

Voilà. Ça c’est fait. Au moins, on coupe court, elle insistera plus. J’entre dans l’ascenseur et me retourne. Elle a mis une main devant sa bouche pour ne pas rire.

“Au moins ça vous amuse.”

“En fait on m’a dit que vous étiez un voyou. Mais ne vous excusez pas, je me suis méprise moi aussi. Bonne fin de journée, Kondo-san."

Et elle ferme les portes.

J’ai une sensation curieuse dans la poitrine...mon ego qui encaisse, sans doute.

Bah.

****

Petite parenthèse convention, pour faire un point rapide sur la première de l’année 2014, j’ai nommé : Mang’azur.

Alors mes enfants, je ne sais pas exactement ce qui traîne dans vos contrées occidentales mais à en croire Subaru-D, il a eu un viking, deux magiciens, des yôkai, des trucs qui voulaient absolument un câlin, une jeune fille violette, quelques ninjas et d’autres choses du même genre sur le stand. Qui étaient très sympas, ceci dit.

Donc soit il a irrémédiablement pété les plombs, soit c'est dangereux chez vous.

En tout cas merci à Valérie, Laetitia (vous avez réussi à réveiller Subaru samedi, félicitations, c’était pas gagné, pourtant), Gaby et son tanuki, Trainki et tout ceux que j’oublie (mon grand âge n’arrange pas ma mémoire défaillante) d’être passés et d’avoir empêché Subaru de tuer un free hug pour bavarder, c’est toujours un plaisir !

Je dis à samedi et dimanche aux autres, à Fabrègues, où Kakurenbô tiendra un stand pendant la Japan sun. Enfin “Je”...Subaru-D, quoi.

Non parce que je vous aime bien mais moi je quitte pas mon patelin, au niveau faune, le vôtre ne m'a pas l'air plus sûr. Et je dis ça sans vouloir offenser personne.

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Source de l'image : Mreece

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