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Le temps ne fait rien à l'affaire

Bon...Il est temps pour un petit post informatif sur les prochaines sorties "papier".

Vous vous y attendiez...j'ai du retard. MAIS je ne suis pas le seul, la dessinatrice est aussi à la bourre que moi. Donc, sans surprise, la sortie du characters de Murakami est repoussée - pas de quatre mois rassurez-vous, je pense être en mesure de le sortir avant Noël (on va cravacher mais je ne veux en aucun cas sortir quelque chose dont je ne sois pas satisfait.)

Pour ceusses et ceux qui se souviendraient du characters de Gekkô, celui de Murakami sera plus long - d'où le délai supplémentaire - à priori dans les 120-130 pages en A5, ce qui revient grosso modo à un tome "habituel" de Kakurenbô...Mais à boucler en trois-quatre mois au lieu des six habituels. On va dire que j'ai été optimiste.

Et vous savez combien l'optimisme ne me réussit pas.

Pour prouver que non, on ne se tourne pas les pouces, voici quelques previews de la partie BD, un point sur le contenu du characters et un petit extrait d'un des chapitres, "Norainu".

Comme je l'avais déjà annoncé, le characters sera composé de 4 chapitres écrits du point de vue de Jun Murakami, notamment sur son accession au rôle de lieutenant au sein du Kajô-kai, le clan yakuza pour lequel il travaille mais surtout sa "relation" assez particulière avec Satoru. Pour ces différentes raisons, je l'avais déjà dit, le Characters sera interdit aux moins de dix-huit ans. Faut bien épargner un peu les parents (les mômes auront vu pire au journal de vingt heures...).

Je ne vais pas dire que je "m'amuse" avec ce personnage, qui me donne du mal, moins par son aspect extrême

(Ça encore, c'est la partie "fun" à écrire si j'ose dire) mais bien pour le bordel intégral qui règne dans son crâne et le sous-texte sexuel quasi constant qu'il installe, d'où mon besoin de prendre plus de temps pour travailler dessus.

Je voudrais aussi mettre au clair deux points qui ont été soulevés concernant ce characters et Jun de manière générale (oui parce que non seulement il fait chier l'auteur mais en plus monsieur provoque des mini polémiques)

Je trouve ça dommage que vous cédiez aux yaoistes...

Alors soyons clairs : je ne cède à personne, je SUIS auteur de yaoi à la base et j'aime introduire des situations ambigües entres personnages masculins. J'avais annoncé qu'il n'y aurait pas de yaoi dans le fil principal de Ka-ku-ren-bô et je n'ai pas le sentiment d'avoir retourné ma veste.

Qui plus est, j'essaie de couvrir dans Ka-ku-ren-bô, toutes les "configurations" sentimentales possibles (notamment avec la petite amie de Kokuen récemment). Le personnage de Jun est gay et installe une tension sexuelle constante, ça a été le cas dès sa première apparition, je ne vais donc pas revenir dessus sous couvert d'emmerder les yaoistes.

Je pense les troller déjà bien assez comme ça.

Je n'écris pas ce characters pour faire plaisir ou balancer un os, je l'écris parce que selon moi le personnage de Jun mérite que je m'y attarde. Si j'ai fait une erreur, hé bien tant pis pour moi.

Mais alors Jun il est amoureux ou pas de Satoru ?

Est-ce que le personnage de Blade Runner est un répliquant ? Est-ce que dans Inception la toupie va retomber ? Vous avez saisi l'idée, je pense. Et comme personne ne définira "amour" de la même manière, de toute façon, vous vous ferez votre propre réponse. La mienne n'est pas plus légitime que la vôtre.

Le characters vous éclairera (ou pas) sur le sujet mais de toute façon je veux éviter de vous balancer une réponse toute cuite. Je fais le choix d'écrire du point de vue des personnages précisément pour avoir un point de vue incomplet et forcément biaisé, histoire de laisser la place à VOTRE interprétation. Ne me remerciez pas.

Qui plus est réduire le personnage de Murakami à ses seuls penchants - pas très cleans- pour Satoru c'est un peu court, je trouve. J'espère que le Characters permettra d'enrichir un peu un personnage qui en a visiblement besoin.

Tout ceci étant éclairci - du moins autant que ça puisse l'être - place à l'extrait !

******************

Huang s’est installé près de l’arène et a fait amener deux cages.

“Tu sais te faire aimer et détester, Laï. Sur des clébards, ce sera du gâteau pour toi. Et je sais que t’auras aucune pitié. Tu vois, tous ceux qu’on nous amène sont pas forcément formés au combat. Faut les décoincer un peu.”

“Je sais pas gérer les animaux.”

Il me tape contre la nuque.

“On est tous des animaux. Un gars ou un chien, c’est jamais que le nombre de pattes sur lequel il marche qui change. Tu sais te faire respecter au moins par ton petit frère, tu sauras par un chien. Mais j’ai envie de voir comment tu gères au feeling. Ton intuition.”

Mon intuition c’est que je tuerais bien chacun de tes clébards. Avant d’enfoncer ta tête dans leur cadavre encore tiède et de te regarder t’étouffer à l’intérieur. Lentement. J’inspire.

“J’ai droit aux armes ?”

“Tu vois, Chen-yi. Il est bien. Il pige vite, il a les bonnes idées et les couilles pour les mettre en pratique. Vas-y, Laï. Je t’ai pas mis un facile, on l’a un peu secoué, celui-là.”

L’autre maître chien se contente de me fixer sans un mot. Il y croit pas une seconde. Je lui arrache le bâton qu’il me tend avant de grimper sur le ring. Mon dos me fait encore mal, ma cicatrice surtout mais la chaleur dans mes tempes ne s’est pas calmée...

“T’es prêt ? ”

Je le suis toujours. Je hoche la tête en souriant.

Le maître chien ouvre la cage et une forme noire en jaillit, dans ma direction. Je le sens me percuter et devine ses crocs, près de mon visage. Je les saisis, à pleines mains et vois sa gueule noire, puante, si près de moi qu’il pourrait sans doute la refermer sur ma figure. Je palpe, trouve l’articulation de la mâchoire et presse d’un seul coup. Je sens le craquement, l’instant où tout se disloque.

La chaleur dans mes tempes m’inonde le crâne alors que j’enfonce mes doigts dans sa gueule en l’écoutant hurler, avant de le balancer au sol et de me relever, le bâton en main.

Huang n’a pas bougé. Il s’est allumé un autre cigare.

“On peut se battre avec la mâchoire démise ?” Je demande en essuyant mon visage, sans cesser de sourire.

“T’y es arrivé, toi.”

“Il va essayer, alors.”

En deux enjambées,je suis sur le chien qui s’est redressé, mâchoire pendante, me jetant un regard injecté.

“T’adorerais m’arracher la gorge, je parie.”

Dans ses yeux, je lis une terreur haineuse, primitive, de créature débile.

“Pauvre saloperie.”

....

Murakami Characters - Chapitre 3 : Norainu

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