Adjugé !
Si ça intéresse quelqu’un, ma cheville va mieux, merci. Et si vous vous en foutez, c’est un peu pareil : grâce à ma patte esquintée, pas de grosse mission pour moi en ce moment, la commission de sécurité me refile les petits boulots de merde, type esprit frappeur qui fauche les sous-vêtements (très frappeur l’esprit, j’ai été à peine surpris de choper un nekomata dans la lingerie de madame), distributeur de billets hanté (par un foutu kitsune qui s’était faufilé dans la fente des billets pour se servir à la source) et autres tâches domestiques que je n’oserais même pas refiler à mes élèves. La déchéance est le prix de la tranquillité, enfin.
Je me faisais donc passablement chier chez moi, ce qui m’a poussé à faire un écart dont je ne suis pas franchement coutumier : je me suis mis à vérifier mon courrier tous les jours, dans l’espoir d’avoir quelque chose de plus excitant que l’exorcisme d’un feu rouge et si possible, quelque chose de faisable pour onmyôji unijambiste. Et j’ai vu passer cette note laconique de la commission de sécurité qui - disons-le carrément - avait fait le boulot à ma place en déclarant un objet ancien “inoffensif” spirituellement.
Depuis quand est-ce que les fonctionnaires sont compétents pour ça ? Ils confondraient la cassette de ring avec leur dernier film de vacances même si je leur collais une étiquette dessus.
D’après la note, ledit objet devait être vendu aux enchères dans quelques jours. Mais on m’avertissait pour “suivre la procédure”.
Procédurier, je vais l’être, tiens, en boitillant jusqu’à Asakusa pour constater de visu que ce qui va y être vendu n’est pas une saloperie qu’il aurait mieux valu laisser enterrée. On le fait déjà bien assez avec certaines reliques et vedettes du show-biz et moi le recyclage, j’en suis moyennement fan.
Je ne savais pas à quel point j’allais aimer cette soirée. Elle m’a valu un superbe doublé même si j’en suis revenu vidé.
Au sens propre.
***
N’ayant pas à ma disposition l’adresse exacte des enchères et assez peu de motivation à parcourir Asakusa à cloche-pied, j’étais parti chercher l’info chez mon meilleur indic. Enfin chez Gekkô. Dès qu’il y a histoire de fric, je peux être certain qu’il en a eu vent.
Je me fais refouler aussi sec à l’entrée par Shinzu et Maro : le patron n’est pas là. Alors qu’un des deux oni me “raccompagne” à la sortie en me traînant par ma capuche avec la ferme intention de faire un strike dans les poubelles, une idée me traverse l’esprit.
“Il serait pas à Asakusa, des fois ? Parce que je viens de recevoir une alerte : présence de mauvais esprits dans le quartier. J’étais venu demander un coup de main.”
Shinzu s’immobilise et se tourne vers moi. Je lui souris.
“J’en déduis qu’il est là-bas ?”
“T’as entendu, Maro ?”
“Mais Gekkô-shachô a dit de pas le déranger…”
“Si c’est un fantôme qui le dérange, sûr que vous vous ferez pas engueuler. Moi pour ce que j’en dis…Tu pourrais me lâcher ? Puisqu’il y a personne, je vais y aller seul.”
Les oni échangent deux trois grognements et Maro finit par m’interpeller.
“T’as de quoi noter, Kondo ?”
Cons à ce point, ce n’est même plus une aberration, c’est une véritable bénédiction. Mais pourquoi ne suis-je pas étonné que Gekkô soit invité à cette enchère ? Ça me confirme au moins que c’est beaucoup plus louche que ce que veut me faire croire la commission de sécurité.
Et si on me court-circuite c’est qu’il y a du gros, de l’influent...et du dangereux. Remerciant chaleureusement Shinzu et Maro avec une petite pensée pour la dégelée que va leur coller Gekkô quand il va savoir d’où vient la fuite, je hèle un taxi pour Asakusa. Qui m’annonce, sans surprise que l’adresse que je lui donne n’existe pas.
Tiens donc…
“Le nom de la rue vous dit quelque chose au moins ?”
“Oui mais le numéro n’existe pas sur le GPS.”
“Pas grave, déposez-moi, je vais me débrouiller.”
Je vous ai déjà parlé des transports, des restaurants, des réunions, des tribunaux yôkai mais pas encore des enchères. Parce que vous vous doutez bien qu’elles ne se déroulent pas tout à fait comme chez les humains. À commencer par les salles d’enchères qui sont généralement inaccessibles pour le commun des mortels.
Au soi-disant numéro, il n’y avait qu’un cul de sac, des bacs de recyclable et un chat occupé à onduler de la croupe sur une des fenêtres de l’immeuble de gauche. Il me fixe et je note, du coin de l’œil, ses deux queues. Un gardien. Je suis au bon endroit.
Je m’agenouille et sors ma dague du fourreau attaché à ma cheville valide avant de glisser un doigt le long du fil de la lame.
“Om…”
Le chat s’est redressé. Le temps qu’il me bondisse dessus, j’ai enfoncé la lame face à moi, dans le mur.
“HÂT !”
Le mur se tord comme un décor de papier et une déchirure longue d’une bonne dizaine de centimètres s’ouvre sous le chemin de ma dague. J’empoigne à mains nues chaque extrémité et les sépare, dévoilant une ouverture qui s’enfonce dans les ténèbres. Je m’y engouffre avant que le nekomata ne me tombe dessus et l’entends cracher derrière moi pendant que j’avance dans l’obscurité, la lumière de la rue n’éclairant que mes premiers pas. Je continue ma route et perçoit enfin le bruit sourd et régulier du taiko qui annonce le début des enchères. Toujours ce goût pour la mise en scène... Au loin, je distingue enfin la porte, éclairée par deux lampions m’indiquant “Salle Shôsei - enchères privées”. Je toque et le battant s’ouvre dans un grincement sans qu’il n’y ait personne derrière.
C’est une pièce somme toute assez banale, surtout vu la déco extérieure : contenant à peine assez pour une vingtaine de spectateurs installés en seiza, son plafond est tapissé par des lueurs qui projettent leur lumière tremblante sur les murs et le sol : cent bougies qui flottent en l’air, à quelques mètres à peine au-dessus de ma tête. En plissant les yeux, je peux voir de minuscules silhouettes agrippées dessus, qui recueillent la cire fondue.
“Vous êtes en retard.”
Au fond de la salle, une simple table basse a été disposée et trois kitsune en costume-cravate sont installés devant. Les commissaires priseurs, qui me reconnaissent lorsque je m’avance dans la lumière, ce qui me permet de découvrir les enchérisseurs potentiels : ce kappa puant, Gurô, Gekkô, bien entendu, quelques yôkai et….surprise.
Murakami et deux de ses hommes.
Murakami dans une enchère yôkai ?
Si ce truc est inoffensif, je me rase, je me coiffe et je me lave à partir de demain.
“Kondo…”
“Satoru-chan…”
“Qu’est-ce que ce petit bâtard fait ici ?”
(Je vous propose un mini-jeu : retrouvez quelle réplique correspond à quel enchérisseur très heureux de me voir sur les lieux. Vous gagnerez mon éternel respect. Jusqu’à ce que j’oublie.)
“Mesdames et messieurs...et tant pis si je me trompe. Il y a dû avoir une petite erreur, je n’ai pas reçu d’invitation, heureusement que le secrétariat de Gekkô-san est compétent.”
Les regards se tournent vers lui, qui siffle entre ses dents mais ne fait aucun commentaire.
“Ça te concerne pas, Kondo. T’as pas les couches de la mioche à changer ?”
Jun s’allume une clope en m’invectivant. Il s’est retourné vers les commissaires priseur, avant de faire signe à un de ses gars, qui lui tend une canette pour lui servir de cendrier.
“Cette enchère est privée.” Me signale un des kitsune et je m’approche d’eux.
“Privée de vente, je confirme. En ma qualité de membre de la commission de sécurité, je vous annonce que vous pouvez remballer et me remettre l’objet. Et faire sortir la petite troupe, aussi, à qui je vais avoir des questions à poser.”
“J’ai une réponse toute prête pour toi, Kondo.”
“Ferme ta gueule, Jun, quand j’aurai besoin de tes commentaires, je te les demanderai. L’objet. Et que ça saute.”
“Je ne pense pas, non. La commission de sécurité a validé cette vente. Et vous a sûrement prévenu…”Me signale un des renards avec un petit sourire. “Voulez-vous que je les appelle ?”
“Je paie pour voir, oui.”
Le kitsune claque des doigts et j’entends des bruits sous la table, jusqu’à ce qu’une sorte de guéridon miniature s’extirpe de là pour que le renard puisse attraper son téléphone portable. Le guéridon regagne ensuite sa place.
“Le président de la commission de sécurité, je vous prie.”
Attends…
Ce yôkai de seconde zone demande à parler au PRÉSIDENT de la commission de sécurité ?
“C’est pour vous.”
Il me tend le téléphone, qui émet déjà des mauvaises ondes. Ce connard va m’entendre, de toute façon.
Mais je n’ai même pas le temps de me mettre à gueuler qu’il me devance, sec comme un régime sans huile.
“Je vous ai dit de ne pas vous en occuper, Kondo. Pourquoi ne pouvez-vous jamais vous plier à une instruction simple ? Ou bien dois-je inverser chacun de vos ordres de mission pour avoir une chance que vous fassiez votre boulot ? Sortez d’ici, ça ne vous regarde pas et je ne VEUX PAS d’histoire avec les yôkai, c’est compris ?”
Je tente d’en placer une et il me coupe la parole net.
“Et si vous vous ennuyez au point de venir foutre la pagaille dans les transactions régulières, rassurez-vous, je vais veiller à ce que ça ne se produise plus et ce dès demain. Je vous veux dans mon bureau à sept heures. Vous aimez les concours de mots, j’en ai quelques uns pour vous. Bonne soirée.”
Et il me raccroche au nez.
Est-ce que je viens vraiment de me faire couper le sifflet par ce type gris, terne et limité ? Je rêve ?
“Pourriez-vous me rendre mon téléphone avant de sortir, Kondo-san ?”
Le kitsune sourit obséquieusement mais je lis dans son regard à quel point il est en train de se foutre de moi. S’il s’imagine que je vais lâcher comme ça…
“J’aimerais rencontrer le vendeur.”
“Impossible.”
“C’est un yôkai, je présume ?”
“Il a une dérogation spéciale.”
Une dérogation ? Donc, c’est un yôkai dangereux, qui n’a normalement pas le droit de vivre dans les zones humaines...Une araignée ? En tout cas il n’est pas dans la salle...mais quelque chose me dit que le rideau au fond de la salle lui permet d’observer sans être vu.
“C’est un jubokko.”
Oui. Désolé.
La minute informative est indispensable, je pense.
Le jubokko, ou “enfant de l’arbre” pousse généralement sur les champs de bataille, où il s’abreuve du sang des survivants ou des cadavres de soldats. Puis, une fois les lieux nettoyés, il saisit les promeneurs qui s’approchent pour les vider jusqu’à la dernière goutte. S’il est pratiquement impossible pour ce type de yôkai de se déplacer (les guéridons, peuvent, je sais mais pas les arbres. Heureusement.), il n’est pas rare qu’il se trouve une éminence grise pour le faire, soit en rempotant une de ses branches, soit s’il n’est pas trop gros en le déplaçant complètement, dans des zones plus habitées.
Mais depuis quelques années, le clan Kondo a mis le holà et interdit aux jubokko d’être plantés près des zones humaines, la venue de l’un d’eux en plein coeur de Tokyo est totalement exceptionnelle. Et ça ne me plaît pas. Du tout. Quel que soit son âge, il est certainement affamé après à minima une décennie de jeûne et on l’a amené au beau milieu d’un fast food. J’ignore s’il pourrait attaquer d’autres yôkai mais il y a moi, Jun et les deux yakuza qui l’accompagnent…
Et surtout pourquoi un arbre a-t-il besoin de vendre quelque chose ? Et quoi ?
“Kondo-san, nous devons commencer. Vous nous faites perdre du temps.”
“Gekkô, sors ton fils, bon sang !” Coasse Gurô “Entre ce qu’il empeste et ce qu’il se ridiculise, le spectacle est lamentable, merci de nous imposer ça.”
“Ça te va bien de dire ça, vieux tas de vase…” Rigole Murakami. Je restitue son portable au kitsune...et vais m’asseoir en seiza au premier rang, juste devant Gekkô, qui se penche vers moi.
“Je ne te prêterai pas un yen pour griller cette enchère, Satoru-chan.”
“J’y compte pas.”
Il me prend pour un imbécile….et j’ai une meilleure idée, risquée mais il faut que je la tente. Je veux d’abord voir ce qui se vend et qui intéresse les yôkai ET les yakuza.
Les règles sont simples : les cent bougies au-dessus de notre tête vont s’éteindre progressivement. Une fois qu’elles le seront toutes, le plus gros enchérisseur remportera l’objet. Le taiko retentit encore et les kitsune déposent enfin sur la table ce pour quoi le tout-pourri de Tokyo s’est déplacé : un mempô, un masque de samouraï. Ils retirent la scellée magique posée dessus et une bouffée brûlante me remonte dans le cerveau. Ce truc est chargé comme une centrale nucléaire au bord de la fusion. L’âme dans cette relique doit avoir au bas mot cinq ou six siècles et je ressens une colère bouillonnante, comme si elle se débattait à l’intérieur.
Pourquoi les yôkai et les yakuza veulent ce truc ? Il n’a pas l’air d’avoir la moindre propriété magique, il est seulement possédé par son ancien propriétaire...Pour les kappa ou les nekomata, il y a bien l’aspect “collection” mais Gekkô ? Et surtout...Murakami ? S’il y en a bien deux qui se foutent complètement de l’histoire du Japon, c’est eux.
“La mise de départ est de deux millions de yen.”
“Deux millions cinq cent.”
C’est Jun qui a parlé. Je ne le quitte pas des yeux...Ce n’est pas la première fois que son équipe s’intéresse aux reliques, il y a eu celle des kitsune puis le cuir d’uriko...les yakuza préparent quelque chose. Il sent mon regard posé sur lui et tourne légèrement la tête. Son regard est inexpressif, totalement neutre, comme à chaque fois qu’il travaille. Néanmoins, il mordille l'extrémité de sa clope en me fixant droit dans les yeux. La fumée forme une nuée blanche dans sa bouche et enveloppe son visage comme des tentacules vaporeux…
Pas question de lui laisser mettre la main sur ce mempô.
“Trois millions.”
“Quatre millions.”
Les bakeneko et Gekkô, maintenant...Je ne vais pas sortir l’as trop vite, il vaut mieux attendre la fin de l’enchère. Détendant ma nuque, je fixe le plafond, suivant les bougies qui s’éteignent une à une, comptant mentalement celles qui restent.
“Trente millions. Nous avons une offre à trente millions...Qui passe au-dessus de trente millions ?”
C’est Jun qui a la meilleure offre. D’où sort-il un fric pareil pour des babioles ésotériques ? À en juger par son expression, il est décidé à remporter le mempô.
“Quarante millions.”
Gekkô paraît plus calme mais ses multiples yeux se sont ouverts sur son front. Gurô tente encore de monter et se fait griller par Jun, qui rajoute encore dix millions à son offre sans sourciller.
Il ne reste plus qu’une poignée de bougies, nous sommes pratiquement plongés dans l’obscurité, la seule source de lumière émanant des lanternes posées de part et d’autre des commissaires priseurs. J’entends la voix de Gekkô dans mon dos, je distingue la braise de la cigarette de Murakami...c’est le moment. Je lève le bras.
“Cinq cent.”
“Cinq cent millions ?”
Sans les voir, je sens qu’ils me fixent, tous. Je frissonne mais reste droit, les yeux posés sur les commissaires priseurs.
“Non. Cinq cent millilitres.”
Relevant la manche de mon blouson, je tapote les veines de mon poignet.
“Cinq cent millilitres de sang d’onmyôji de lignée pure. Payable immédiatement.”
Je n’ai pas rêvé : le rideau derrière les kitsune a frémi. J’élève la voix.
“C’est autre chose que les promeneurs nourris à la bouffe sous vide.”
Nouveau frémissement. Les kitsune se sont tendus. Le jubokko est un yôkai primitif, la seule chose qui l’intéresse, c’est de manger, il n’aurait certainement pas eu l’idée de vendre ce qu’il a pu ramasser sur ses victimes au cours des siècles...les renards, c’est une autre histoire. Ils ont certainement monnayé au jubokko un possible “approvisionnement” en sang, réel ou artificiel en échange de cette vente. Si je les court-circuite, c’est gagné.
“Ce n’est pas une offre recevable.” Grogne un des commissaires priseurs. Tu m’étonnes, foireux de renard...si la plante verte accepte ce deal, tu peux te coller ta commission derrière l’oreille, sans compter que tes invités pourraient bien être tentés de te l’arracher, l’oreille.
“Et pourquoi pas ? Il n’a jamais été obligatoire de donner de l’argent dans les ventes yôkai.”
T’as voulu m’enfler avec la loi humaine, apprécie le retour de flamme avec les lois yôkai. Je souris.
“Et c’est au vendeur que je m’adresse, pas à des sous-fifres renifleurs de fric.”
“Arrête ça.”
Gekkô m’a posé une main sur l’épaule et je la vire sans lui répondre. Murakami s’est complètement tourné vers moi et son regard s’est éclairé de cette lueur malsaine familière.
“Reste à ta place, Kondo.”
“Je t’ai pas dit de fermer ta gueule ?”
Il plonge la main dans son veston et un de ses subordonnés lui saisit le poignet. Un long grondement, profond et guttural fait vibrer toute la pièce. Un des kitsune se lève et s’approche du rideau, derrière lequel il échange quelques mots.
“L’offre...l’offre de Satoru Kondo est prise en compte.”
Toute la salle est soulevée par des sifflements.
“C’est du délire !”
Jun a sorti son cran d’arrêt.
“Si ça ne tient qu’à ça, je peux saigner ce petit con jusqu’à la dernière goutte.”
“Je vous déconseille d’essayer, Murakami-san.”
Gekkô s’est interposé, par précaution. Jun est rapide, il peut me planter en moins de trois secondes, à cette distance et avec ma cheville, pas sûr que j’esquive.
“Les conséquences seraient fâcheuses…”
Il fait claquer sa mâchoire et Jun s’immobilise, tenu en respect, sans pour autant ranger son cure-dent.
“Je te ferai payer ça un jour, le renard…Je m’offrirai ton connard de môme en prime.”
“Messieurs, s’il vous plaît. Une autre enchère ?”
Les bougies sont pratiquement toutes éteintes, on distingue à peine trois points lumineux au plafond.
Deux…
“Un milliard !”
Gekkô. Enfoiré.
“Nous avons un millia…”
“Un litre !”
Silence.
La dernière bougie vient de s’éteindre. Gekkô m’empoigne aussitôt, à raison, je sens de l’agitation sur ma droite, Jun doit plus se tenir.
“Ben alors...tu vas les laisser me tailler en pièce...otô-san ?” Je lui souffle.
“Si tu ne te tais pas, je peux toujours te casser quelque chose.” Me gronde-t-il, m’envoyant au visage une haleine fétide dévoilant ses longs crocs.
“Adjugé vendu à Satoru Kondo.”
Et la salle entière se lève. Gekkô me traîne hors de leur portée alors que crocs, griffes, couteaux et flingues sortent de l’ombre.
“Content de toi, je suppose ?”